Inconvénients des réseaux sociaux pour les jeunes : comment les éviter ?

En France, plus de huit adolescents sur dix utilisent au moins un réseau social chaque jour, selon l’Observatoire de la vie numérique des adolescents. Un chiffre qui progresse chaque année, malgré les alertes répétées des autorités sanitaires et éducatives.

Des plateformes initialement conçues pour le partage et la connexion sont devenues, pour beaucoup de jeunes, sources d’exposition à des risques nouveaux. Mésusage, surexposition, dépendance : l’encadrement parental et la sensibilisation restent aujourd’hui inégaux selon les familles et les établissements scolaires.

Les réseaux sociaux, un terrain familier mais pas sans risques pour les jeunes

Les chiffres sont là : plus de 90 % des adolescents de 13 à 17 ans en France ont maintenant un compte sur au moins une plateforme sociale. Instagram, Snapchat, TikTok, Facebook, YouTube, Discord, WhatsApp : ces noms rythment le quotidien d’une génération ultra-connectée. S’échanger des messages, découvrir de nouveaux profils, s’affirmer ou montrer ses créations, tout passe par ces réseaux. Les entreprises derrière ces outils redoublent d’efforts pour capter l’attention et influencer les comportements.

Les plateformes ne sont plus seulement des vitrines où l’on expose ses photos : ce sont devenus de véritables carrefours d’expression, de prise de parole et de lien social pour beaucoup de jeunes. Mais leur omniprésence pose de vraies questions : la frontière entre vie privée et affichage public devient ténue. L’exposition permanente, la quête de validation et la pression du regard des autres s’installent dans le quotidien. D’accord, certains gagnent en compétences numériques, révèlent leur créativité ou restent proches de leurs familles, mais tout n’est pas blanc ou noir.

Pour mieux cerner ce que les réseaux sociaux changent dans la vie des jeunes, retenons trois aspects majeurs :

  • Développement de compétences : créativité, communication, capacité à rechercher des informations
  • Risques de mésusage : surexposition, dépendance, altération de l’estime de soi
  • Équilibre fragile entre opportunités et possibles dérives

En résumé, ces outils familiers cultivent une forme d’ambivalence : très présents, mais rarement neutres. L’utilisation massive des réseaux expose enfants et adolescents à plusieurs dangers : pression sociale, comparaison permanente, fragilité psychologique. Les enquêtes de l’INJEP l’attestent : la créativité et l’apprentissage sont bien là, mais tout repose sur la capacité à sensibiliser et à installer des pratiques responsables sans attendre l’adolescence.

Quels dangers concrets guettent les enfants et adolescents en ligne ?

La présence massive des jeunes sur les réseaux sociaux peut avoir des conséquences très concrètes. L’addiction apparaît vite dans les usages : scroller sans fin ampute le temps de sommeil, fragilise la concentration et finit par peser sur la scolarité ou les rapports avec les amis. Anxiété, baisse de confiance en soi, voire dépression : la corrélation entre exposition constante et mal-être n’est plus à démontrer.

Les réseaux sociaux alimentent aussi la comparaison sociale : images idéalisées, vies apparemment parfaites, mises en scène sans défaut… Beaucoup d’adolescents finissent par douter d’eux, se sentent exclus ou honteux de ne pas répondre aux standards projetés en ligne. Et ce qui est mis sur Internet ne disparaît jamais vraiment : chaque publication laisse une trace, qui peut resurgir ou être détournée, parfois des années plus tard.

Voici comment se manifestent les principaux risques encourus :

  • Cyberharcèlement : insultes, propagation de rumeurs, humiliations visuelles ou verbales, dont l’effet peut durer bien au-delà de l’écran.
  • Exposition à des contenus inadaptés : violence, pornographie, désinformation. Les filtres techniques ont leurs limites.
  • Prédateurs en ligne : usurpation d’identité, manipulation, exploitation. Il faut garder l’œil ouvert, tout simplement.
  • Fausses informations et influence : rumeurs virales, brouillage des repères, confusion dans l’opinion.

Peu à peu, la notion de vie privée s’amenuise. Un paramétrage insuffisant, des informations trop personnelles partagées, une photo laissée publique… et l’intimité de l’enfant s’expose sans qu’il l’ait souhaité. S’affirmer tout en se protégeant : le défi évolue à chaque génération et réclame du discernement.

Des réflexes simples pour naviguer plus sereinement sur les réseaux

Utiliser les réseaux en toute tranquillité commence avec la gestion des paramètres de confidentialité. Instagram, Snapchat, TikTok : chacune de ces applications propose des options pour limiter la visibilité, désactiver la géolocalisation, éviter les contacts inconnus et mieux contrôler qui voit quoi. Prendre quelques minutes pour paramétrer correctement ses comptes, activer la double authentification ou revoir les autorisations : chacun de ces gestes protège la vie numérique des jeunes.

Difficile de substituer la vigilance parentale. Avant 15 ans, il faut désormais le consentement des parents pour s’inscrire sur un réseau social. De nombreux outils de contrôle parental existent, permettant de filtrer ou de surveiller les contenus, voire de fixer des limites de temps à l’écran. L’astuce, c’est de ne pas miser uniquement sur la technique : le vrai levier reste le dialogue. Parler des risques, nommer le cyberharcèlement, expliquer les arnaques liées à l’usurpation d’identité… La confiance prime sur le contrôle.

Il y a en France un cadre qui fait figure de repère : la règle des 3-6-9-12. Pas d’écran avant trois ans, pas de console personnelle avant six, accompagnement jusqu’à neuf et, à partir de douze ans, réseaux sociaux sous supervision. Ce jalonnement apaise la découverte du numérique et fait gagner en maturité numérique étape par étape.

Varier les activités compte aussi : le sport, la lecture, les loisirs créatifs sont autant d’alternatives qui empêchent la consultation compulsive de l’écran. À force de diversité, l’équilibre s’installe naturellement. Savoir naviguer sur les réseaux sans en être prisonnier, cela se construit, peu à peu.

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Où trouver de l’aide et des ressources en cas de problème ?

Face aux difficultés que rencontrent les jeunes sur les réseaux sociaux, plusieurs dispositifs existent pour les soutenir eux, leurs familles et les professionnels. En cas de cyberharcèlement, le 3018 offre une écoute attentive et des conseils avisés, gratuitement et en toute confidentialité. Ce numéro oriente vers des solutions concrètes : rassembler des preuves, effectuer un signalement, trouver un soutien psychologique si besoin.

De nombreuses structures publiques et associatives proposent aussi des guides pratiques pour mieux comprendre la gestion des données personnelles et améliorer sa sécurité en ligne. Internet sans crainte, FamiNum, ou encore la CNIL accompagnent familles et éducateurs pour aider chacun à adopter les bons réflexes numériques.

Voici quelques ressources et dispositifs auxquels parents et jeunes peuvent avoir recours :

  • Ateliers de prévention proposés par des mutuelles et des organismes d’accompagnement : on y apprend à mieux protéger ses profils, à repérer les situations à risque et à paramétrer correctement ses applications.
  • Webconférences et contenus interactifs, proposés notamment par des instituts comme l’INJEP ou l’OMS : ils offrent un éclairage pertinent sur le lien entre réseaux sociaux, bien-être et santé mentale.

L’accompagnement ne se limite pas aux aspects techniques. Ouvrir des espaces d’échange, où les jeunes osent dire leurs doutes, questionner leurs pratiques, recevoir des conseils adaptés à leur réalité, fait toute la différence. Grandir avec les réseaux sociaux, c’est aussi apprendre à y tracer sa propre voie, en sachant où s’arrêter, quoi dévoiler et à qui faire confiance. La prudence de certains, la créativité des autres, les ajustements de chacun : c’est peut-être là que se joue le vrai rapport aux réseaux sociaux pour la génération qui réinvente, chaque jour, sa vie numérique.

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