21 mois, bébé : pourquoi ne parle-t-il pas ? Conseils pour favoriser le développement de la parole

21 mois, ce n’est pas un chiffre magique. C’est un carrefour, un point de passage où certains enfants jonglent avec une vingtaine de mots tandis que d’autres peinent à s’aventurer au-delà de deux ou trois. L’écart se creuse encore plus dès lors que la compréhension orale surpasse nettement l’expression : suivre une consigne simple ne garantit pas l’apparition de mots pour l’exprimer.

Les contextes familiaux, la multiplicité des langues à la maison, le tempérament : tout cela influe. Ce décalage inquiète parfois, mais il ne signe pas forcément un trouble. Reconnaître les signaux, adopter les bons gestes au quotidien, voilà qui peut changer la donne et soutenir l’apprentissage de la parole.

Comprendre le développement du langage entre 1 et 3 ans : étapes et variations

Chaque enfant avance sur sa propre trajectoire. Entre 12 et 36 mois, le développement du langage ne suit pas une ligne droite, mais une succession d’étapes marquées par des influences aussi uniques que leur environnement. Dès leur première bougie soufflée, les tout-petits testent des sons, jouent avec leur voix, puis s’aventurent à reproduire les mots captés dans leur entourage.

À 21 mois, certains ébauchent déjà des combinaisons de mots, d’autres privilégient le geste, la mimique, ou une intonation appuyée. La motricité fine entre en jeu : savoir pointer, manipuler, attraper, tout cela prépare aussi la voie au langage.

Le climat familial fait toute la différence. Les échanges réguliers, les moments de lecture, la découverte des comptines : autant de ressources pour étoffer le vocabulaire. À l’inverse, grandir dans un bain de langues ou avec des frères et sœurs peut ralentir un peu la production orale, sans pour autant bloquer le chemin vers la parole.

Voici comment ces étapes se distinguent, selon les observations des professionnels :

  • Vers 18 mois : l’enfant comprend des consignes variées et utilise surtout des mots isolés pour désigner ce qu’il voit.
  • Autour de 24 mois : les premières combinaisons de mots pointent le bout de leur nez, les mini-phrases émergent.
  • Entre 2 et 3 ans : le vocabulaire s’enrichit, les phrases se structurent, le « je » commence à s’affirmer.

Le jeu, la lecture, la discussion quotidienne : voilà des moteurs puissants pour stimuler le langage et renforcer la confiance du tout-petit. Comparer n’apporte rien, chaque enfant a sa propre cadence. Le rôle des parents ? Favoriser, encourager, sans jamais presser ni s’inquiéter inutilement.

Pourquoi certains enfants de 21 mois ne parlent-ils pas encore ?

Voir son enfant de 21 mois rester silencieux, ou prononcer à peine quelques mots, déclenche souvent une vague de questions. Les causes d’un retard de langage sont multiples et rarement simples. Parfois, l’enfant comprend tout ce qu’on lui dit, mais il se sent plus à l’aise pour montrer, regarder, ou exprimer ses besoins autrement. À cet âge, la parole n’est qu’un des moyens de se faire comprendre.

Plusieurs éléments influencent ce parcours. Le développement psychomoteur joue lui aussi : apprendre à marcher, manier une cuillère, affiner ses gestes, tout cela impacte aussi la capacité à articuler et à parler. L’environnement compte énormément : le temps d’échange avec l’adulte, la place laissée aux écrans, la richesse des conversations quotidiennes, ou encore la coexistence de plusieurs langues à la maison, tout cela dessine des variations qui n’indiquent pas forcément un trouble.

Dans certaines situations, un retard de langage s’inscrit dans un contexte plus complexe. Un souci d’audition, un passé médical spécifique, ou la présence de troubles du langage dans la famille peuvent ralentir l’acquisition. Plus rarement, des difficultés relationnelles ou la manifestation d’un trouble du spectre autistique expliquent l’absence persistante de mots ou de babillage.

Plusieurs signes peuvent mettre la puce à l’oreille :

  • Aucune tentative de mots isolés ou de communication verbale
  • Peu ou pas de réaction aux bruits ou à l’appel de son prénom
  • Préférence marquée pour les gestes au détriment des mots

Les parents observent, notent les progrès, s’interrogent, mais l’écart entre enfants de 21 mois s’avère bien plus courant qu’on ne le croit. La diversité fait la règle, pas l’exception.

Repérer les signes d’un éventuel retard de langage chez son enfant

Surveiller l’évolution du langage d’un petit de 21 mois demande un œil attentif et une bonne dose de nuance. À cet âge, les parcours divergent : certains enchaînent les mots, d’autres communiquent surtout par gestes ou sons isolés. Pourtant, certains signaux méritent d’être relevés.

Un babillage qui tarde à apparaître, l’absence de mots reconnaissables ou une communication limitée peuvent orienter vers un retard de langage. Pas de catastrophisme, mais rester vigilant s’avère utile. Un enfant qui ignore son prénom, ne tente pas d’imiter les sons ou s’en tient exclusivement à la communication gestuelle mérite qu’on s’y attarde.

Voici quelques signaux qui doivent attirer l’attention :

  • L’enfant ne répond que rarement, voire jamais, à des sons ou à l’appel de son prénom
  • Aucun mot ou syllabe répétée n’est identifiable dans ses productions
  • Comprendre des instructions simples semble difficile
  • Les gestes dominent largement pour se faire comprendre

Dans ce cas, rencontrer un orthophoniste peut s’avérer utile pour faire le point et envisager une aide adaptée. Ces spécialistes disposent d’outils précis pour distinguer un simple retard d’un véritable trouble du langage. Penser aussi à l’environnement sonore : trop d’écrans ou une audition fragile peuvent freiner le développement de la parole. Les parents, présents à chaque instant, restent les mieux placés pour repérer ces subtilités.

Fille de 21 mois en robe jaune explorant livres dans bibliothèque

Des conseils concrets et des activités pour encourager la parole au quotidien

Créer un environnement riche en échanges

Pour renforcer le développement de la parole, privilégiez les discussions, même quand la réponse tarde à venir. Nommez chaque objet, décrivez vos gestes, parlez de ce qui se passe autour de vous. L’enfant absorbe, petit à petit, les mots et les phrases qui feront bientôt partie de son vocabulaire. La lecture partagée, même avec des livres très simples, reste une source inépuisable de découvertes : pointer une image, imiter un animal, solliciter le regard, tout cela tisse le lien entre mot et réalité.

Des activités ludiques et accessibles

Le jeu s’impose comme moteur du langage enfant. Pour varier les plaisirs et stimuler la parole, intégrez dans le quotidien des activités à la fois simples et efficaces :

  • Chanter des comptines et accompagner les paroles de gestes
  • Créer des histoires avec des peluches ou marionnettes pour faire vivre des personnages
  • Cacher des objets et jouer à les retrouver en les nommant

Éloignez les écrans le temps de ces moments partagés. Le contact visuel, les mimiques, la répétition des mots installent un climat propice à l’expression orale. Proposez régulièrement des échanges, même si l’enfant répond par un son ou un geste : chaque participation compte et nourrit sa curiosité.

Valoriser chaque tentative de communication

Chaque effort pour prononcer un mot, même approximatif, gagne à être encouragé. Reformulez correctement sans insister, félicitez la tentative : l’enfant prend confiance et s’essaie plus volontiers à répéter, à inventer. Patience et régularité façonnent peu à peu un terrain fertile pour le langage.

Grandir, c’est aussi apprendre à se faire entendre. Les premiers mots, hésitants ou joyeusement déformés, ouvrent la porte à tout un monde d’échanges. À 21 mois, chaque progrès, même minuscule, mérite d’être salué : c’est là que commence le plaisir de parler.

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