À 20 mois, moins de 10 % des enfants ne marchent pas encore sans aide. L’acquisition de la marche autonome s’étale cependant sur plusieurs mois, parfois jusqu’à 22 mois, sans signaler de trouble majeur. Les écarts de développement restent fréquents, même entre frères et sœurs.
Certains facteurs médicaux, environnementaux ou familiaux retardent parfois cette étape. Les professionnels de santé fixent rarement une limite stricte avant de proposer une évaluation. Les repères varient, mais l’attente inquiète souvent plus qu’elle ne l’exige.
Âge et développement moteur : ce qu’il est normal d’attendre à 20 mois
À 20 mois, l’immense majorité des enfants parvient à se tenir debout et multiplie les tentatives pour avancer. Certains avancent prudemment, d’autres foncent, à leur manière. Le développement moteur n’a rien d’un parcours rectiligne : il se construit par à-coups, essais, détours. Beaucoup de bébés préfèrent encore grimper, ramper ou trotter à quatre pattes, sans éprouver l’urgence de marcher.
Le chemin vers la marche autonome varie, parfois dès 12 mois, souvent entre 14 et 18 mois, et il n’est pas rare d’observer quelques pas hésitants jusqu’à 22 mois. Ces variations ne traduisent pas un retard pathologique, mais simplement la diversité des profils.
La maturation psychomotrice dépend d’un ensemble de paramètres : gain de force, équilibre, tonus, mais aussi confiance et curiosité. L’âge chronologique ne dit pas tout : il existe autant de rythmes que d’enfants. Certains, à 20 mois, tiennent encore fermement la main d’un adulte pour traverser la pièce ; d’autres explorent le monde debout sans filet.
Voici les principales étapes motrices à connaître pour situer la progression d’un enfant de 20 mois :
- Premiers pas : apparaissent souvent entre 10 et 18 mois
- Marche assurée : parfois, la stabilité n’est acquise qu’autour de 22 mois
- Motricité globale : capacité à s’asseoir, se retourner, se lever sans appui
Laisser l’enfant expérimenter par la motricité libre, c’est lui offrir la possibilité d’explorer, de renforcer sa musculature et d’apprivoiser son corps à son rythme. Un bébé de 20 mois qui ne marche pas encore, mais qui avance dans d’autres domaines moteurs, n’est pas forcément en difficulté. L’important, c’est la cohérence et la continuité des progrès.
Pourquoi certains bébés marchent plus tard ? Comprendre les causes possibles
L’âge de la marche ne se décrète pas, il se construit. Plusieurs paramètres peuvent expliquer pourquoi certains enfants tardent à franchir cette étape, sans que cela soit forcément inquiétant.
Le milieu de vie influence largement cette étape. Un logement encombré, peu de place pour circuler, des sollicitations motrices restreintes : autant d’éléments qui freinent parfois l’initiative. À l’inverse, certains enfants, dans une fratrie dynamique, observent et attendent le bon moment pour se lancer. Chacun s’adapte à son environnement, à ses modèles, à sa propre prudence ou à son envie de découverte.
Du côté du corps, le profil physique compte. Un bébé de forte corpulence, des jambes courtes ou des pieds tournés vers l’intérieur peuvent ralentir le passage à la marche. Parfois, une légère hypotonie ou des pieds plats retardent la prise d’assurance. Des particularités comme une dysplasie de la hanche ou une plagiocéphalie doivent être surveillées, mais restent peu fréquentes.
Le développement neurologique et sensoriel, lui aussi, influe sur le calendrier moteur. Dans de rares cas, des troubles de la coordination ou du tonus ralentissent l’acquisition. Les professionnels de santé restent attentifs à la présence d’hypertonie, d’un trouble du développement ou d’un comportement inhabituel.
Enfin, l’évolution du langage, la motricité fine ou la réactivité à l’environnement donnent de précieux indices sur la dynamique globale de l’enfant. La marche n’est qu’une facette de cette alchimie du développement.
Mon enfant ne marche pas encore : quand faut-il consulter un professionnel ?
Lorsque la marche se fait attendre à 20 mois, l’inquiétude pointe chez de nombreux parents. Observer, s’interroger, c’est normal, mais il existe des signes qui justifient un rendez-vous médical, pour lever le doute ou agir rapidement si besoin.
Voici les situations qui doivent amener à consulter sans tarder :
- Absence de progression motrice : si l’enfant ne cherche pas à se relever, ne se déplace pas autrement (ni à quatre pattes, ni en rampant), il est temps de solliciter un avis.
- Chutes à répétition ou perte de compétences : lorsqu’un enfant régresse, chute de façon inhabituelle ou semble déséquilibré, il faut demander conseil à un professionnel.
- Manque de contact visuel ou absence totale de langage associés à la difficulté à marcher : ces éléments doivent être signalés.
Le premier interlocuteur reste le médecin traitant, le pédiatre ou le médecin de PMI. À travers le carnet de santé, il situera l’enfant parmi les repères d’âge, évaluera le développement psychomoteur global et repèrera d’éventuels signaux d’alerte. Si nécessaire, il pourra orienter vers un kinésithérapeute, un psychomotricien ou un CAMSP pour approfondir le suivi.
Les consultations spécialisées sont habituellement prises en charge par la sécurité sociale et la mutuelle. Seules des anomalies persistantes, ou la présence d’autres signes associés, justifient des examens complémentaires. Les professionnels guident les familles, proposent des réponses concrètes et, si besoin, un accompagnement sur mesure.
Accompagner bébé au quotidien : conseils pratiques pour encourager la marche en douceur
Soutenir la marche, c’est d’abord respecter le tempo de chaque enfant. À 20 mois, rien ne sert de forcer ou d’accélérer artificiellement un parcours qui se construit à petits pas. Des gestes simples, répétés jour après jour, font toute la différence.
Laisser l’enfant pieds nus autant que possible à la maison stimule la sensibilité plantaire, favorise l’équilibre et renforce la perception du corps. Les chaussures rigides, souvent imposées trop tôt, limitent la mobilité naturelle du pied. Mieux vaut opter pour des chaussons souples, si besoin.
Voici quelques aménagements et attitudes à privilégier pour encourager la marche en toute confiance :
- Créer un espace sécurisé et dégagé, avec un tapis antidérapant et des meubles stables à hauteur d’enfant
- Proposer des objets à pousser (chariots de marche, par exemple) pour soutenir les premières tentatives d’autonomie
- Écarter l’usage du trotteur et du youpala, qui retardent le développement musculaire et exposent à des risques de chutes
Accorder une place à la motricité libre : permettre à l’enfant de grimper, de se relever, d’explorer sans intervention systématique, c’est lui offrir la possibilité de renforcer ses appuis et sa confiance en lui. En cas de doute sur la mobilité, la posture ou la forme du crâne, mieux vaut solliciter un professionnel compétent : pédiatre, ostéopathe ou kinésithérapeute.
Le jeu, la bienveillance et la régularité des expériences motrices façonnent, au fil des semaines, un apprenti marcheur unique. Et, parfois, le déclic surgit là où on ne l’attendait plus : un pas, puis un autre, et c’est tout un monde qui s’ouvre.